Collecte des matières organiques : de l’énergie puisée à même votre table !

Le bac brun continue de gagner en popularité depuis son entrée dans nos vies, en 2018. Près d’un chamblyen sur deux le place maintenant en bordure de rue, à chaque collecte. Savez-vous réellement ce qu’il advient des résidus que vous y déposez ?

Après avoir quitté votre domicile, les matières sont acheminées par camion au centre de biométhanisation de la Société d’économie mixte de l’est de la couronne sud (SÉMECS). Les différentes étapes de traitement auxquelles la matière organique est soumise recréent la digestion humaine.

La matière est d’abord acheminée dans l’aire de chargement. On effectue ensuite un tri pour en retirer les matières indésirables (par exemple, des sacs de plastique) ou solides. La matière est ensuite broyée, puis envoyée dans le biodigesteur.  Elle sera décomposée en anaérobie (c’est-à-dire sans oxygène) par des microorganismes, brassée constamment et chauffée à 37oC, soit la même température que le corps humain.

Au terme de son épopée, la matière est complètement transformée en deux produits.

Le biogaz pourra être traité, puis injecté dans le réseau énergétique.

La matière solide, appelée digestat, est envoyée aux agriculteurs environnants, qui pourront l’utiliser pour fertiliser les terres agricoles environnantes.

La valorisation des matières organiques offre aussi d’autres avantages. L’on considère que chaque tonne de matières organiques détournées de l’enfouissement permet de réduire d’environ un quart de tonne les émissions de C02. À Chambly, en 2023, les 3620 tonnes de matières organiques qui ont été collectées (incluant les collectes de résidus verts, les branches et les sapins) ont ainsi permis une réduction de 900 tonnes de CO2,, soit l’équivalent de 174 automobiles ayant consommé 2 000 L d’essence.

La Société d’économie mixte de l’est de la couronne sud (SÉMECS) est détenue par les MRC de la Vallée-du-Richelieu (dont fait partie Chambly), Rouville et Marguerite-d’Youville, ainsi que par un partenaire privé, Biogaz EG.

Située dans le parc industriel de Varennes, l’usine dessert présentement les 27 municipalités des trois MRC propriétaires. La SÉMECS a également conclu un accord avec l’agglomération de Longueuil pour desservir également ses cinq municipalités. Au total, ce sont 700 000 citoyens qui sont desservis par la SÉMECS.

Des travaux sont présentement en cours afin d’augmenter la capacité de traitement à 120 000 tonnes de matières organiques à terme.

Vue d’intérieur


Un digesteur


L’aire de chargement où sont acheminées les matières à leur arrivée.

L’usine de la SÉMECS est située à Varennes.

La meilleure utilisation possible pour ces deux résidus se trouve… sur votre gazon !

Bien qu’ils puissent être traités par le centre de biométhanisation, ces résidus possèdent un faible potentiel de transformation en biogaz.

L’herbicyclage et le feuillicyclage constituent une manière simple et efficace de retourner la matière organique au sol, et d’en faire profiter votre propre cour. 

Pour les citoyens qui souhaitent se départir de ces matières, il est possible d’avoir recours à la collecte des résidus verts, de chaume et de feuilles mortes.

En moyenne, 45 % des Organibacs étaient levés chaque collecte par les camions de collecte en 2023. Cette proportion est en constante augmentation depuis les dernières années. 

Moyenne d’Organibacs levés par collecte pour l’année – analyse sur 10 000 adresses

2023  45 % 
2022 43 %
2021 36 %

Les matières résiduelles déposées dans l’Organibac représentaient 23 % du total des matières résiduelles collectées à Chambly, en 2023. Il s’agit d’une amélioration comparativement aux années précédentes, mais il y a encore place à l’amélioration.

Dans un scénario, optimal, les collectes des matières organiques et recyclables devraient être les plus utilisées pour se départir de matières résiduelles. La poubelle, destination la plus importante des matières résiduelles en 2023, ne devrait accueillir que 6 % de nos résidus.

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