Végétalisation et protection des berges
Rôles et importance des bandes riveraines
L’eau de ruissellement désigne le surplus d’eau qui s’égoutte à la surface du sol en suivant les pentes naturelles de terrain et qui n’a pas réussi à s’infiltrer dans le sol. Dans un milieu naturel, environ 10 % de l’eau provenant des précipitations ruisselle en surface. En milieu urbanisé, ce taux se situe à 75 %. Pour cette raison, il est important de maintenir une bande riveraine bien végétalisée qui filtrera adéquatement cette eau.
Fonctions écologiques
La végétalisation des bandes riveraines est un élément important au maintien et à l’amélioration de la qualité de l’eau. Une bande riveraine adéquate permet de :
- filtrer l’eau de ruissellement et limiter la contamination de l’eau;
- retenir les nutriments et éviter l’eutrophisation prématurée des cours d’eau;
- stabiliser le sol, limiter son érosion et diminuer la turbidité de l’eau;
- agir comme brise-vent naturel afin de prévenir l’érosion;
- absorber le surplus d’eau lors de précipitations;
- réguler la température de l’eau;
- offrir des habitats, de la nourriture et des abris à la faune;
- améliorer la qualité paysagère du plan d’eau.
Fonctions socioéconomiques
Une bande riveraine végétalisée peut aussi avoir des impacts socioéconomiques positifs, tels que :
- l’augmentation de la valeur immobilière d’un terrain grâce à son côté esthétique;
- la diminution des coûts d’entretien de la rive;
- la limitation des dégâts lors d’inondations;
- la création d’un habitat plus propice aux espèces fauniques, dont les poissons, favorisant ainsi la pêche sportive et le récréotourisme.
Végétaliser une bande riveraine
Avant de végétaliser une bande riveraine, il faut connaître les caractéristiques du milieu : la présence ou non d’espèces envahissantes, les plantes déjà présentes, la pente, la position de la ligne des hautes eaux, le type de sol, l’érosion ou non des berges, etc. L’identification de ces particularités permet ensuite de déterminer les plantes les mieux adaptées au projet.
Pour revégétaliser une berge, il est intéressant de créer des aménagements qui reproduisent la végétation indigène déjà présente aux alentours du cours d’eau ou de choisir des espèces indigènes, bien adaptées au milieu.
Principes à garder en tête lors d’un aménagement
Choisir des plantes appropriées
Choisir des plantes convenant à la rive en considérant notamment leur rusticité, leur implantation en fonction de la pente du terrain, l’emplacement, le type de sol et l’ensoleillement. Les plantes indigènes sont recommandées parce qu’elles sont généralement bien adaptées aux conditions locales et qu’elles permettent de maintenir le caractère naturel du milieu riverain.
Pour plus d’information sur le choix des végétaux : répertoire des végétaux recommandés pour la végétalisation des bandes riveraines du Québec.
Utiliser des espèces de plusieurs tailles
La création d’un espace incluant différentes strates de végétaux (arbres, herbacées, arbustes) permet aux racines de s’étendre à diverses profondeurs, assurant une meilleure filtration des sédiments et une stabilisation du sol. Cela atténue également le vent et crée des zones d’ombrage.
Pour implanter un arbre, il est vivement recommandé de tenir compte de la taille de celui-ci et de le planter sur le replat du talus en laissant l’espace suffisant pour qu’il demeure stable à maturité. Autrement, cela pourrait causer des décrochements de talus et créer de l’érosion.
Entretien minimal
Une importante proportion d’engrais ajoutés n’est pas absorbée par les aménagements visés et finit par se retrouver dans les cours d’eau, par ruissellement. Le choix d’espèces végétales nécessitant un minimum d’entretien permet de limiter l’enrichissement accru du sol et du plan d’eau, prévenant ainsi la croissance d’algues indésirables.
Réglementation
Pour connaître les dispositions de la Ville à propos de la réalisation de travaux sur les rives, consultez le chapitre 13, section 3, du règlement de zonage.
Autres conseils pour les riverains
Toutes les actions réduisant le ruissellement de contaminants et de matières en suspension dans les cours d’eau environnants permettent de limiter leur contamination. Il est possible de :
- Limiter l’utilisation d’engrais et éviter ceux contenant du phosphore
- Fertiliser les plantes à même les racines
- Limiter l’utilisation de pesticides
- Éloigner les plates-bandes et potagers des rives
- Réduire l’aire des surfaces imperméabilisées (ex. asphalte, pavé, etc.)
- Récolter l’eau de pluie et l’utiliser pour arroser les plantes